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KYUSHO

"L'ART DE TOUCHER LES POINTS VITAUX DU CORPS HUMAIN"

Tenu longtemps secret et enseigné uniquement à quelques élus, le Kyusho contient l'essence des anciens Arts martiaux. Il s'agit d'un savoir d'une valeur inestimable méconnu du grand public mais aussi de la plupart des pratiquants d'Arts martiaux...

 

Qu'est ce que le Kyusho ? Mythe ou réalité ?

 

"L'existence d'une chose ne dépend pas de notre coyance en l'existence de cette dernière"

 

Découvrez l'univers des "points vitaux"...

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Qu'est ce que le Kyusho ?

Le Kyusho est une discipline consistant à étudier les les zones du corps huamin les plus vulnérabbles à une attaque ainsi que les méthodes

Il existe dans la sphère des arts martiaux traditionnels asiatiques les points vitaux sont

Le Kyusho est souvent défini comme un savoir, une science au sens étymologique du terme, c'est à dire d'une somme de connaissances objectives, universelles et perfectibles, acquise par l'étude, la pratique et l'expérimentation. Le Kyusho suivant cette définition serait alors un somme de connaissances, celle des points vitaux du corps humain, chose avec laquelle je ne suis pas en accord.

 

Les pratiques et connaissances humaines ont toutes invariablement en commun le fait qu'elle repose tant sur un Art que sur une science. Prenons l'exemple de la musique. Faire de la musique, la pratiquer relève de l'art. Précisons cet exemple avec celui du pianiste. Être capable de mouvoir ses doigts sur un clavier aux fins de faire naitre de la musique et d'entrainer la naissance d'émotions complexes chez un auditeur relève de l'art. Cela peut paraitre simple lorsque l'on voit un pianiste s'exécuter avec aisance et pourtant, quelle précision et dextérité faut-il pour toucher le clavier parfois avec légèreté, parfois avec puissance

 

Jouer du piano est un Art. Au demeurant, la musique elle, est une science telle que prédéfinie, soit un ensemble de connaissances acquis par l'étude et la pratique. Ceux qui étudient la théorie musicale le savent bien.

Nous avons parfois tendance à opposer la théorie et la pratique, le savoir et le savoir-faire, l'art et la science, pourtant, ces notions ne sont pas antinomiques. Bien au contraire, elles sont interdépendantes tout comme le sont l’avers et le revers d’une médaille qui, bien qu’opposés, restent complémentaires et indissociables de l’ensemble qu’ils constituent. L’Art favorise la créativité et la subjectivité tandis que la Science repose sur l’intellect et recommande l’objectivité. L’Art développe les automatismes, le ressenti, l’expressivité et le lâcher-prise tandis que la Science implique cognition et constructions intellectuelles. Pourtant, à travers cette apparente opposition existe une interdépendance substantielle de ces notions. D'ailleurs, la connaissance de la seule théorie musicale ne fera pas de vous un grand pinaiste, tout comme la seule habileté à pinaoter sur un clavier ne fera pas de vous le futur Beethoven. Toute grande connaissance ou pratique humaine repose inéluctablement sur un art et sur une science. Il en est de même pour le Kyusho.

De nos jours, beaucoup sont ceux qui présentent le Kyusho comme un simple savoir, une somme de connaissances qu'il suffirait d'apprendre pour toucher du doigt les plus haut sommet des arts guerriers ancestraux. On retrouve donc certaines formations au Kyusho durant lesquelles les stagaires se retrouvent devant une table munis d'un papier et d'un stylo afin d'apprendre la localisation des points vitaux. Une fois celle-ci apprise, ils obtiennent leurs grades. Est-ce bien sérieux ? Bien évidemment, de nombreuses théories (ou plutôt des postulats) sont enseignés en addition, de manière à complexifier l'étude mais, croit-on vraiment pouvoir devenir un expert des points vitaux en apprenant uniquement des connaissances théoriques ? Peut-on penser devenoir pianiste en étudiant seulement la théorie musicale ? De toute évidence, il faudra aussi jouer du piano, et s'exercer des milliers d'heures. Il en est de même pour le Kyusho.

Au demeurant, il est vrai que dans la tradition japonaise « les points vitaux du corps humain » ne sont qu’une science, un savoir que l’on enseignait à la fin de l’apprentissage du guerrier.

 

Les systèmes de combat à mains nues que l'on retrouve au Japon, comme le karaté notamment, descendent des arts martiaux pratiqués sur l'Archipel des Ryukyu et plus particulièrement, d'Okinawa. Ces îles avant d'être annexées au Japon le siècle passé, furent sous la domination nippone durant des siècles. La pratique des Arts martiaux y était prohibée et les quelques familles maitrisant des art du combat les pratiquaient secrètement et cachaient tant que faire se peut, leur savoir militaire. on savait cahcer kyusho

Lorsqu'un enseignement était transmis, on ne révelait son essence, ce qui en faisait véritbalement un art martial, qu'à la fin de l'apprentissage de l'étudiant. On assurait ainsi la préservation du secret en mettant à l'épreuve la loyauté de l'étudiant durant des années tout en observant son comportement.

 

À une époque où les armes à feu n’existaient pas ou peu, la maitrise du combat à mains nues ou avec armes primait dans l’éducation martiale des hommes de guerre et toute connaissance ou technique pouvant permettre de prendre l’ascendant sur l’adversaire était bien évidemment dissimulée. La science des points vitaux, susceptible d’augmenter considérablement l’efficacité des guerriers sur le champ de bataille, relevait dans ce contexte du secret militaire et n’était donc pas enseignée durant la formation traditionnelle des combattants. Ces derniers apprenaient tout ce qu’ils devaient savoir sur la chose martiale, hormis cette fameuse connaissance qui elle, n’était transmise qu’en fin de formation et seulement à quelques élus, sélectionnés pour leur loyauté et leur Maitrise de l’Art. On s’assurait ainsi de la préservation du secret. Ceux qui n’étaient pas initiés pensaient tout savoir de l’Art du combat tandis que ceux qui étaient affranchis comprenaient alors la profondeur de l’enseignement qui leur avait été prodigué.

 

 

 

Sans la connaissance des Points Vitaux, nombreuses étaient les techniques martiales qui n’avaient en fait aucune efficacité en situation réelle, face à un adversaire plus fort et plus puissant. Mais lorsque ce savoir était ajouté et greffé aux techniques de combat, il conférait à ces dernières une redoutable efficacité matérialisant finalement la clef de voûte de l’apprentissage martial. Une connaissance finale transformant de simples gestuelles en armes meurtrières, un enseignement ultime permettant d’atteindre les sommets de l’Art de la main vide.

 

De nos jours, on pense donc que l’on peut devenir efficace dans un contexte martial par la simple étude théorique de la Science des Points Vitaux, comme le faisaient les anciens guerriers au stade ultime de leur apprentissage. On oublie toutefois une chose. Nous ne sommes pas des guerriers. Nous n’avons pas passé l’essentiel de nos journées depuis notre plus tendre enfance à nous entrainer aux Arts martiaux. Toujours est-il qu’on croit naïvement qu’en passant directement à la phase finale de la formation des anciens combattants, c’est à dire à l’apprentissage théorique des Points Vitaux, qu’on deviendra « une machine de guerre » ou un surhomme capable de terrasser un agresseur bien plus puissant d’un seul et unique coup. C’est oublier qu’il faut apprendre à marcher avant de courir, et à frapper avant d’apprendre où frapper. Si l’on ne sait pas frapper et transférer correctement la force, connaitre les points vitaux ne servira à rien.

 

C’est pourquoi si vous souhaitez étudier sérieusement les Points Vitaux du corps humain, non pas pour impressionner vos amis et effrayer vos ennemis, mais afin d’augmenter véritablement votre efficacité martiale, vous ne pouvez vous cantonner à la seule étude théorétique de ces derniers. Les Points Vitaux du corps humain sont bien une science, mais une science indissociable de ce que sont les Arts martiaux et qui, sans la maitrise de certaines habiletés spécifiques, ne sont qu’une connaissance intransposable en pratique et dont l’applicabilité réelle sera fortement douteuse. Il convient donc, pour maitriser l’Art des Points Vitaux, de posséder la connaissance des Points Vitaux, mais plus encore, les habiletés nécessaires à « Toucher » ces derniers.

 

De surcroit, s’il est vrai que dans la tradition japonaise et dans quelques autres systèmes de combat l’Art des Points Vitaux n’était qu’une somme de connaissance qu’on enseignait à un stade avancé de l’apprentissage martial, il fut aussi enseigné comme un Art à part entière plutôt que comme un simple bagage théorique. Dans la tradition chinoise par exemple, les Points Vitaux du corps humain ne sont pas perçus comme un savoir mais comme un savoir-faire, comme un Art plutôt que comme une science. Il ne faut pas craindre celui qui sait où sont les Points Vitaux mais celui qui sait les Toucher.

dire aussi que certains disent qu'il faut ceinture noire au moins, ou déja pratiquer, justement pour que Kyusho soit efficace, mais on est pas des guerriers, les ceintures noires ne signifent plus grand chose aujourd'hui, on est tristement pas pkus fort ni meilleur

Cette idée que le Kyusho ne serait qu'une connaissance qu'il suffirait d'apprendre par coeur

 

Quant à la locution "points vitaux", elle ne désigne pas des zones du corps humain susceptibles d'entrainer la mort

Le philosophe et médecin Georges Canguilhem disait de la médecine qu’elle était « un art au carrefour de plusieurs sciences » (Le normal et le pathologique, PUF, Quadrige, 1966, p.7). Dans une perspective similaire, nous pourrions également dire du Kyusho qu’il est un Art au carrefour de plusieurs sciences.

Afin des souligner que cette discipline ne pouvait se résumer à une science ou une somme de sciences, ni au seul Art de soigner. Le sens de cette célèbre citation de Georges Canguilhem diffère quelque peu de ce qui est présenté ici mais l’idée reste similaire au sujet d’un art médical, déjà différemment évoqué par Platon puis Hippocrate. La citation de Canguilhem provient de sa thèse de médecine qu’il présenta en 1943 « Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique » et qui deviendra ensuite la première partie de son œuvre majeure, Le Normal et le Pathologique, paru en 1966, « Nous attendions précisément de la médecine une introduction à des problèmes humains concrets. La médecine nous apparaissait, et nous apparaît encore, comme une technique ou un art au carrefour de plusieurs sciences plutôt que comme une science proprement dite. » .

 

 

Le Kyusho désigne une discipline consistant à étudier d'une part, les régions de notre anatomie susceptibles d'influer sur le fonctionnement de notre organisme grâce à diverses formes de stimulation et d'autre part, les méthodes permettant d'atteindre et de stimuler adéquatement ces régions.

 

désigne couramment en occident un savoir, une science au sens étymologique du terme, c'est à dire d'une somme de connaissances acquise par l'étude, la pratique et l'expérimentation. La science des points vitaux. Ce que l'on désigne en l'espèce par "point vital" ne désigne toutefois pas une zone du corps humain qui entrainerait forcément le mort une fois

 

faibles du corps humain. Par "point faible", il faut entendre toute zone anatomique permettant d'agir sur les mécanismes physiologiques du corps humain.

 

Le Kyusho désigne "l'Art des Points vitaux". Le Kyusho est donc un Art, c'est à dire un ensemble d'habiletés, d'adresses et de compétences

 

 

 

 

En occident et notamment en France, les arts martiaux dits traditionnels sont en essentiellement représentés par les systèmes de combat japonais (karaté, judo, etc.). Il existe de nombreuses autres disciplines mais, les plus grosses fédérations sportives, celles qui comportent/possèdent le plus de licenciés et le plus d'argent, sont les fédérations développant les systèmes japonais et particulièrement, le karaté. Il est donc évident que la lecture des systèmes de combat asiatiques effectuée par la majorité des pratiquants d'arts martiaux dits traditionnels en occident passe par le prisme de la culture du karaté tel qu'on le décrit ici. Le Kyusho ne manque pas à la règle. Ainsi, dans la tradition japonaise et plus rigoureusement, dans la tradition des systèmes de combat développés à Okinawa, le Kyusho est un savoir, une science au sens étymologique du terme, c'est à dire d'une somme de connaissances développée par l'étude, la pratique et l'expérimentation. La science des points faibles du corps humain que je définirai plus après. Cette science était enseignée dans les boxes d'Okinawa à la fin de la formation du guerrier et était considérée comme la pierre angulaire de l'Art, celle qui permettait de donner sens à des années d'entrainement acharnés. En effet, la formation du guerrier comportait de nombreux exercices visant au renforcement du corps et de l'esprit, ainsi que la répétition intensive de mouvements codifiés (les katas). Ces mouvements matérialisaient des techniques de combat qui, par la répétition, pouvaient être appliqués lorsque le besoin s'en faisant sentir.

 

Toujours est-il que tous ces mouvements et techniques ne servaient à rien face à un adversaire plus fort et plus puissant. Bien évidemment, l'étudiant n'en savait rien et continuait son étude auprès du Maitre qui, au fur et à mesure de l'enseignement, pouvait tester son élève, sa moralité, son sérieux dans la pratique, etc. Et ainsi décider de lui révéler ou non en fin de formation, les secrets du Kyusho

Le Kyusho fondamentalement, désigne "l'Art des Points Vitaux du corps humain". Il s'agit donc en première lecture d'une science au sens étymologique du terme, c'est à dire d'une somme de connaissances développée par l'étude, la pratique et l'expérimentation. La science des points faibles du corps humain. Par "point faible", il faut entendre toute zone anatomique permettant d'agir sur les mécanismes physiologiques du corps humain.

Le corps humain est un système très bien construit, de telle sorte qu'il comprend diverses protections naturelles comme notre squelette, nos muscles squelettiques, et de nombreuses autres structures diverses et variées offrant une protection relativement efficace des zones vitales le constituant. Par exemple, vos organes vitaux comme votre cœur ou vos poumons sont protégés par votre cage thoracique, votre cerveau par votre boite crânienne, etc. Malgré toutes ces protections, il existe diverses zones

Ce que l'on appelle "point vital" dans les arts martiaux désigne ni plus ni moins, les zones de notre anatomie les plus sensibles, permettant d'agir sur les structures internes du corps le plus aisément possible.

l existe plusieurs acceptions du Kyusho, fonction que l'on se réfère aux traditions martiales provenant de l'archipel des Ryukyu ou de la Chine.

 

Le Kyusho est un savoir permettant de moduler les fonctions de l'organisme grâce la connaissance anatomique des zones du corps où il est le plus simple d'atteindre des muscles, des tendons, des nerfs, des artères, des organes, et d'autres tissus spécifiques du corps, afin d'agir de diverses manières sur le fonctionnement de ce dernier, et ainsi le contrôler, du moins, dans une certaine mesure.

 

 

Le Kyusho n'a pas pour unique objet les Arts martiaux par la destruction et l'atteinte de l'organisme, mais peut également servir dans un contexte thérapeutique, sexuel, etc. Le kyusho est avant tout un savoir, une connaissance, une science ; la science d'interagir sur le fonctionnement de l'organisme, par la stimulation précise de certaines zones du corps. Ces zones sont les endroits du corps humain où l'anatomie offre les façons les plus efficaces de stimuler l'organisme par divers moyens.

 

Néanmoins, la seule connaissance de ces points et la façon de les stimuler, peu importe l'objectif recherché, sera insuffisante pour obtenir les effets désirés. En outre, il sera nécessaire de s'entrainer à développer un arsenal de techniques et d'habiletés pour influer sur ces zones. Dans le cadre des Arts martiaux, il faudra apprendre à développer une frappe spécifique en fonction des zones attaquées, afin de générer l'énergie suffisante à la stimulation correcte de ces zones, ce que certains appellent le "Fa Jin". Il faudra de surcroit employer une arme du corps particulière (jointure du poings, paume de la main, etc.) en fonction de la zone attaquée. La maîtrise de ces habiletés constituent la maîtrise du Kyusho.

 

Le Kyusho est un savoir

 

Le Kyusho n'est pas à proprement parler une technique de combat comme peut l'être le karaté, le judo, etc. Le Kyusho est avant tout un savoir, un ensemble de connaissance, et in fine, un savoir-faire, à l'instar du "gong-fu", et pouvant s'appliquer à de nombreuses techniques afin de les rendre plus efficaces.

 

Etant un savoir, et même un savoir-faire, le Kyusho ne nécessite pas d'entrainement journalier intensif comme le demandent certains sports de combat et autres Arts martiaux (pour par exemple apprendre à faire le grand écart). Il s'agit d'un savoir-faire qui, comme tout savoir de cette nature, ne s'oubliera plus une fois acquis. C'est un peu comme apprendre à faire du vélo. Vous apprenez à faire du vélo en essayant, en tombant, puis en vous relevant, et en essayant de nouveau, etc. Vous pouvez intellectualiser le processus, en pensant à vos jambes et vos bras, aux mouvements qu'ils doivent effectuer ensemble... Mais cela ne changera pas grand chose. Vous tomberez, et devrez réessayez, etc. jusqu'à ce qu'un jour, vous arriviez enfin à savoir faire du vélo, sans vraiment comprendre pourquoi, car le mécanisme d'apprentissage est ici inconscient, et va développer en vous un automatisme qui ne s'oubliera plus... En Kyusho, c'est la même chose. Vous essaierez au début de votre apprentissage de stimuler les points de Kyusho sans y parvenir. Vous pourrez intellectualiser la chose et la comprendre, cela ne changera pas grand chose. Puis un jour, vous arriverez enfin à toucher correctement ces points. Une fois que vous aurez compris, ou plutôt "senti" la façon adéquate pour toucher ces zones, vous ne l'oublierez plus ! Ainsi, et tout comme le vélo, même si vous ne pratiquez pas pendant une longue période, vous serez toujours en mesure de frapper correctement ces points si l'occasion se présente. Bien évidemment, si vous arrêtez de faire du vélo pendant 20 ans, vous ne gagnerez pas le Tour de France en remontant sur un vélo, mais vous saurez toujours en faire. Il en est de même avec le Kyusho.

 

Le Kyusho est l'efficacité

 

Le fondateur de Kyusho International, aime dire que le Kyusho signifie "première seconde", car dès la première seconde du combat, ce dernier doit être terminé. Les Arts martiaux ont toujours dû être efficace, et cela passe par une économie d'énergie lors d'un affrontement ainsi que par l'effectivité des techniques employées. A l'époque des Arts martiaux authentiques, ces derniers servaient à se protéger des bandits. Il fallait donc maitriser des techniques rapides et efficaces. Il n'y a absolument rien à voir avec les techniques actuelles, dont l'objectif est au contraire, de faire en sorte que les combats durent. Imaginez des combats de boxe se terminant à chaque fois 3 secondes après le début de la première reprise... Plus de spectacle, plus d'argent pour les organisateurs, etc. Il en est de même pour la plupart des compétitions de sports de combat. En réalité, la mentalité inhérente aux véritables Arts martiaux traditionnels était bien plus proche de ce que l'on qualifie aujourd'hui de selfdéfense ou d'auto-défense que des arts martiaux traditionnels d'aujourd'hui qui n'ont quelques fois de traditionnel que leur tenue...

 

L'objectif des Arts martiaux est d'être efficace. S'il est possible de neutraliser un agresseur en moins de 3 secondes, pourquoi ne pas le faire ?

 

De nombreux instructeurs de diverses disciplines (karaté, krav-maga, kung-fu, etc.) ont d'ailleurs saisi l'importance de la chose, et apprennent aujourd'hui le Kyusho afin de l'intégrer dans leur système de combat et de rendre ce dernier encore plus efficace, chose que l'on ne peut que saluer.

 

"Le Kyusho transforme le bâton que vous avez entre les mains en épée... Mais encore faut-il savoir s'en servir..."

Acupuncture ? Kyusho ? Dim Mak ? Tsubo ? etc.

Que signifie "Kyusho" ?

 

Le terme "kyūsho" en japonais désigne une zone sensible (littéralement, 急 : rapide, urgent et 所 : endroit) qui pourrait de nos jours beaucoup plus être assimilée à l'entrejambe d'une personne qu'à l'Art des Points Vitaux. Quoiqu'il en soit, ce terme fut utilisé dans le sappō (l'art de tuer japonais) aux fins de désigner la connaissance des points vitaux du corps humain et le reste aujourd'hui dans le monde des arts martiaux. Les termes de "dim mak" ou "dian xue" désignent la même chose mais en langue chinoise (réciproquement en cantonais et en mandarin), tout comme les coréens parleront de "keupsoh chireugui" (keupsoh : point vital, chireugui : percussion), les indiens de "varma adi", etc.

Toutes ces notions sont donc synonymes et, s'il existe tant de substantifs visant à désigner une seule et même chose, cela est simplement conséquent à la tradition occidentale qui veut que lorsque l'on pratique des techniques de combat provenant d'Asie, il convient d'employer le vocabulaire asiatique et non, celui de notre langue maternelle. Lorsque l'on désigne une technique de poing, on parlera de tsuki, ou de quan, mais pas de coup de poing.

notre volonté en occident de ne jamais employer notre langue maternelle pour désigner les techniques que l'on utilise dans les arts à la seule différence comme suscité que certaines cultures considéreront les Points Vitaux comme un Art et d'autres, comme une seule somme de connaissances.

De nombreux termes désignent donc cette pratique, tout comme il existe de nombreuses notions visant à désigner ces zones de notre anatomie. On parle d'évidence de "point vital", mais aussi de "point de pression", de "point sensible", etc. Enfin, certains qualifient ces zones en reprenant la terminologie de l’acupuncture et les qualifient "d'acupoint" ou encore, pour les puristes, de "tsubo".

 

Nouveau Kyusho et Ancien Kyusho

L'Art des Points Vitaux comme son nom l'indique, visait originellement à neutraliser un adversaire par tout moyen, ce qui incluait donc de nombreuses techniques létales ou invalidantes. De nos jours, les techniques ont été adaptées aux nécessités de la société et au concept de légitime défense. Si un individu vous gifle, il est évident que vous ne pouvez pas vous défendre en le tuant. Votre réponse doit être proportionnée à son attaque. Le Kyusho a donc été adapté afin de permettre un défense

 

Nouveau Kyusho et Ancien Kyusho ; Dim Mak et Kyusho ?

 

Le Dim Mak, bien que synonyme du Kyusho, peut toutefois marquer une différence de sens. Originellement, ces deux notions sont synonymes, mais de nos jours, nous tendons de plus en plus à séparer le sens de ces termes. Il y a plusieurs centaines d'années, le Kyusho, ou Dim Mak (qui n'est que l'appellation cantonaise de la discipline) était considéré comme l'Art de toucher les points vitaux du corps. L'objectif était d'être efficace, et certains points permettaient de tuer un individu grâce à une simple tape sur la tête... Aujourd'hui, nous avons adapté ce savoir afin qu'il rentre dans le cadre légal de la légitime défense. En effet, si quelqu'un nous agresse dans la rue, nous n'allons peut être pas le tuer... Mais plutôt répondre de façon proportionnée à l'attaque. C'est pourquoi, toutes les zones dangereuses du Kyusho ont été écartées de l'apprentissage, afin de garantir une certaine sécurité, tant pour le pratiquant face à la loi que pour de possibles agresseurs (en réalité, et bien qu'il existe des zones plus dangereuses que d'autres, ce sont surtout les différentes manières d'attaquer ces zones qui peuvent être dangereuses, et non les zones visées... ). Ce qui est enseigné aujourd'hui est donc une méthode permettant d'être efficace, sans pour autant l'être de trop ; une méthode n'enseignant que des attaques efficaces et non-létales : le Kyusho. Et bien évidemment, est apparu un moment où il fallu différencier les anciennes pratiques de l'Art de toucher les points vitaux consistant à tuer des gens, avec l'adaptation faite du Kyusho pour les temps modernes. On décida alors de qualifier notre pratique actuelle du Kyusho de Nouveau Kyusho, afin de la différencier de l'ancienne pratique guerrière et meutrière que l'on qualifia d'Ancien Kyusho. Puis, la force des choses amena à reconsidérer ces appellations pour finalement qualifier le Nouveau Kyusho de Kyusho, et l'Ancien Kyusho, de Dim Mak.

 

Le Kyusho est-il dangereux ?

 

De toute évidence, OUI le Kyusho est, ou peut être dangereux. Comme susmentionné, nous n'enseignons pas de techniques létales, ou dangereuses d'une quelconque manière (nous n'enseignons pas le Dim Mak ou Ancien Kyusho). Néanmoins, le risque zéro n'existe pas... Par cela, j'entends qu'il existe un risque potentiel de se blesser dans tout ce que l'on fait. On peut se blesser en marchant, en jouant au tennis, etc.

 

Le Kyusho peut s'avérer impressionnant, mais n'est pas dangereux pour ce qu'il est. En effet, la plupart des sports de combat et Arts martiaux traditionnels sont bien plus dangereux que le Kyusho, et les apparences sont souvent trompeuses. Prenons quelques exemples. Dans les sports de combat, les combattants reçoivent constamment des coups donnés à pleine puissance, ce qui est dangereux pour l'organisme. Dans certains Arts martiaux traditionnels, on pratique excessivement des techniques de manipulation d'articulations pouvant léser ces dernières et, sur le long termes, provoquer de nombreux dégâts... Dans d'autres sports, on ne pratique que les techniques de projection, ce qui va inéluctablement provoquer là encore, sur le long terme, des dégâts irréversibles... En Kyusho, même si certaines techniques sont impressionnantes, on ne pratique qu'avec peu de force. Par ailleurs, on ne soumet pas les articulations du corps à d'intenses pressions, car on ne travaille que sur les nerfs du corps. N'oublions pas que taper sur un clavier d'ordinateur est en soi quelque chose de dangereux et de traumatisant qui peut également provoquer des lésions de l'organisme... Le risque zéro n'existe pas !

 

Et les K.O. ?

 

Ce que l'on appelle K.O. (Knock Out) sont des techniques de neutralisation engendrées par la frappe adéquate de certains nerfs du corps entrainant l'altération de l'état de conscience de l'agresseur. C'est le même processus qui se produit lors d'un K.O. de boxe. Ces techniques sont très impressionnantes et le bon sens a comme trop souvent laissé place à la spéculation... Dans la plupart des cas, les K.O. ne sont pas dangereux pour l'organisme. Lors d'un K.O., le cerveau se protège en "coupant" le courant. C'est un peu comme brancher un appareil électrique défaillant dans votre maison, le disjoncteur s'activera et le courant sera arrêté. Cela peut être impressionnant, mais pas dangereux. En Kyusho, c'est la même chose. Il s'agit d'un mécanisme de protection de notre système nerveux la majeure partie du temps. C'est le même genre de réaction qui peut se produire lorsqu'une personne ayant la phobie du sang voit une goutte de sang... Elle "tombe dans les pommes"...

 

Ce qui est dangereux n'est pas l'état d'inconscience qui se produit, surtout si l'individu qui en est victime est correctement réanimé. Ce qui est dangereux, c'est la fréquence et la puissance des coups qui sont donnés. Ainsi, une petite frappe engendrant un K.O. n'est pas dangereuse, mais des coups répétitifs donnés à pleine puissance, même s'ils n'engendrent pas de K.O., sont dangereux, et peuvent provoquer sur le long terme divers troubles neurologiques comme l'encéphalopathie traumatique chronique... Notons en outre qu'il n'y a jamais eu de preuve que des coups répétés sur la boîte crânienne soient susceptibles d'engendrer la maladie de Parkinson... Un boxeur a un jour été atteint par cette grave maladie que l'on ne sait pas soigner, mais cela ne signifie pas que la boxe provoque Parkinson... Il ne s'agit là ni plus ni moins que d'un raisonnement fallacieux... La maladie de Parkinson étant provoquée par une dégénérescence de la voie nigro-striée résultant de l'accumulation de protéines déficientes à l'origine de la destruction de la substance noire du cerveau et des neurones dopaminergiques... Rien à voir, jusqu'à preuve du contraire, avec un coup dans la tête. Concluant sur ce point, recevoir un coup sur la tête ne détruit pas 10 ou 12 neurones, ou que sais-je... Il s'agit là d'une idée reçue... (je ne parle pas d'un traumatisme crânien...).

 

Quoiqu'il en soit, il convient, pour ne pas courir de risque dans sa pratique des Arts martiaux, et de toute autre chose, de suivre l'enseignement d'un Professeur qualifié, et pas d'une personne ayant suivi trois cours et ouvrant son dojo...

 

 

 

Kyusho, Médecine Traditionnelle Chinoise et acupuncture

 

Le Kyusho est connu comme étant "l'Art de toucher les points vitaux du corps humain", les explications du phénomène divergeant en fonction des cultures et des époques. Cependant, aujourd'hui, l'occidentalisation du kyusho développe l'emploi parallèle de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) comme fondement scientifique du phénomène. Il est vrai que nous employons très souvent la nomenclature de l'acupuncture pour nommer les points de Kyusho (estomac n ° 5, poumon n ° 2, etc.). Néanmoins, nous faisons ceci, non pas par croyance véridique et absolue en la médecine traditionnelle chinoise, mais par simplicité. Tout le monde peut aujourd'hui se procurer une charte d'acupuncture afin de situer la localisation des points, bien que le plus efficace serait de se procurer un manuel d'anatomie.

 

Depuis tout temps, les diverses cultures asiatiques font état à travers de multiples récits de ces fameux points, et les théories explicatives du phénomènes peuvent en grande partie être comprise par la médecine moderne occidentale. Toutefois, faut-il perservérer à utiliser d'anciens schémas théoriques pour comprendre le fonctionnement du Kyusho ? Probablement pas. Pourquoi ? De prime abord, nombreuses sont les théories de la médecine traditionnelle chinoise qui ne correspondent pas avec le Kyusho. En second lieu, il faut savoir que les anciens Maitres des points vitaux, contrairement aux idées reçues, n'utilisaient pas l'acupuncture ou la médecine traditionnelle chinoise pour nommer lesdits points. Ainsi, et quand bien même il pourrait y avoir une correspondance ou une forme d'analogie entre Kyusho, acupuncture et médecine traditionnelle chinoise, est-il nécessaire de la mettre en avant ?

Très sincèrement, je ne pense pas, tant cela pourrait dénaturer ce qu'est le Kyusho, ou encore, ouvrir la porte à toutes sortes d'organisations profiteuses, sectaires et malsaines... Cependant, le Kyusho fut pratiqué, lors de sa résurgence dans les années 1980, en combinaison avec l'acupuncture, et certaines organisations continuent encore d'enseigner ces deux pratiques. Ce n'est pas forcément un mal, mais il est impératif de se fixer des objectifs appropriés et de prendre en compte les mentalités actuelles.

 

De nos jours, il faut savoir que, pour de nombreuses raisons, certains considèrent que le kyusho doit nécessairement passer par un apprentissage purement et simplement dichotomique, fondé sur la localisation des points et sur l'apprentissage de la médecine traditionnelle chinoise ; ce qui est bien souvent à l'origine de diverses et nombreuses controverses. En effet, la médecine traditionnelle chinoise n'est pas à proprement parlé, considéré en occident comme une science médicale mais plutôt comme une technique alternative, voire une pseudoscience... Dès lors, expliquer le fonctionnement du kyusho par l'intermédiaire de cette dernière est inéluctablement voué à l'échec, et privé de toute crédibilité. Il est donc préférable de ne pas user de la médecine traditionnelle chinoise dans la pratique du Kyusho, surtout si cette dernière n'apporte rien de plus que du mystère... Qui plus est, et comme précédemment mentionné, les anciens Maitres ne pratiquaient pas le Kyusho par l'intermédiaire de la médecine traditionnelle chinoise, alors pourquoi le ferions-nous aujourd'hui ?

 

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Quoiqu'il en soit, la question n'est pas ici de discuter de la validité, de la nécessité ou de la réalité de la médecine traditionnelle chinoise, mais du Kyusho. Il ne faut donc pas considérer la médecine traditionnelle chinoise comme un mythe, mais seulement entendre qu'il n'est pas nécessaire de la connaitre pour pouvoir comprendre et pratiquer le Kyusho, et que l'apprentissage de la science des points vitaux est un apprentissage indépendant et autonome n'ayant pas besoin de contenir les théories de la médecine traditionnelle chinoise pour être applicable ou maîtrisé.

 

La médecine traditionnelle chinoise est aujourd'hui une des principales causes du côté mystique attribué au Kyusho, c'est pourquoi il convient de s'en détacher et d'expliquer le fonctionnement du Kyusho avec les données et connaissances scientifiques actuelles.

Comment fonctionne le Kyusho ?

Il serait trop long d'expliquer ici comment fonctionne le Kyusho. Attaquer les points de Kyusho du corps humain suppose de connaitre l'anatomie, la physiologie, etc. et comment fonctionne notre organisme (notre système nerveux périphérique mais également central (autonome et somatique), notre système respiratoire, cardiovasculaire, etc.).

 

Nous allons donc ici nous centrer sur des attaques nerveuses, car ce sont les formes d'attaques les plus simples et les moins dangereuses. Les cibles étudiées en Kyusho lors des premières années de pratique sont d'ailleurs essentiellement des nerfs, car ils ne provoquent pas de dommages irréversibles et sont facilement accessibles. Bien évidemment, là où passe un nerf passe très souvent un muscle, une artère, etc. Mais à nouveau, centrons-nous sur l'attaque des points nerveux.

 

Attaquer un nerf peut affecter le système nerveux périphérique (c'est à dire affecter essentiellement la zone cible), ou affecter le système nerveux central et ses fonctions autonomes (affecter tout l'organisme). L'idéal étant à un niveau avancé, de provoquer une réaction bioélectrique de l'organisme...

 

Pour plus de simplicité, je détaillerai donc en l'occurrence,  une simple attaque affectant le système nerveux périphérique.

 

Entendez toutefois au préalable qu'il n'est pas nécessaire ex nihilo de comprendre le fonctionnement du Kyusho pour que cela fonctionne, il faudra seulement apprendre la façon de faire, tout comme vous n'avez pas besoin de comprendre comment fonctionne un téléviseur pour pouvoir regarder la télévision... Néanmoins, la compréhension facilite toujours l'application...

 

Fonctionnement fondamental : attaquer un nerf

 

Il existe plusieurs façons d'attaquer un nerf (pression, friction, frappe, etc.). Prenons un exemple de pression/frappe sur un point des membres supérieurs pour les besoins de la démonstration : le point de Kyusho situé sur la face interne du poignet, approximativement deux à trois doigts sous la base du poignet, bien au centre de ce dernier. En acupuncture, ce point est appelé "Péricarde n ° 6/Neiguan/ Maître-cœur n ° 6". Il est dit dans les anciens textes qu'une frappe sur ce point engendrera un engourdissement de la main, de la douleur, des fourmillements, ainsi qu'une perte de force voire une paralysie de certains doigts et de la main. Il peut subsidiairement se produire un affaiblissement du corps du côté de la zone attaquée. Ceci n'est pas de la magie, même s'il peut paraitre surprenant qu'une frappe sur l'intérieur du poignet produise de tels effets. Pour comprendre les conséquences d'une action sur ce point, il faudra en étudier les causes.

Au regard de l'anatomie, c'est à cet endroit que le nerf médian se rapproche de la surface de la peau, et ne bénéficie plus de la protection des muscles de la partie interne de l'avant-bras ; on peut donc facilement l'atteindre par une pression ou une simple frappe.

 

Le nerf médian poursuit ensuite son chemin jusqu'à la base du poignet, vers ce que l'on appelle le canal carpien. C'est par ce canal que passent le nerf médian de la main ainsi que les tendons des muscles fléchisseurs des doigts. Ces tendons relient les muscles aux os de la main ; c'est par eux que sont relayés les mouvement des muscles aux os. Enfin, le nerf médian transmet les signaux par lesquels le cerveau contrôle les mouvements des doigts et des mains, l'information sur la température de notre main, la douleur et les sensations tactiles, ainsi que la transpiration de la main. On comprend donc plus facilement pourquoi une attaque sur cette zone du poignet peut provoquer dans certains cas, paralysies des doigts, fourmillements et perte de force de la main, et même modifier la transpiration de la main.

 

Pour être encore plus précis et plus rigoureux, rappelons que le nerf médian est moteur pour le court abducteur, le court fléchisseur et surtout l'opposant du pouce. Son territoire sensitif intéresse la face palmaire des 3 premiers doigts et la moitié du 4ème, ainsi que la face dorsale des 2ème et 3ème doigts au niveau de la dernière phalange. C'est ainsi que bon nombre de répercussions peuvent se produire sur la main lorsque l'on attaque ce point.

Bien que ces explications puissent dans une certaine mesure se suffire à elles-mêmes, approfondissons ce raisonnement afin d'amener la preuve qu'il est bel et bien possible de stimuler ce genre de point (et qu'il est finalement possible de stimuler le nerf médian à cet endroit). Pour ce faire, prenons l'exemple d'une pathologie classique, le syndrome du canal carpien (SCC). Le SCC est une pathologie s'installant, comme son nom l'indique, dans la zone du canal carpien, soit dans la région intérieure de la main (le talon de la main) et du poignet. A l'intérieur de ce canal passent les tendons qui font plier les doigts (tendons fléchisseurs) et le nerf médian.

 

Le syndrome du canal carpien correspond à une compression du nerf médian, nerf de la main donnant la sensibilité au pouce, à l'index, au majeur, ainsi qu'à une partie de l'annulaire. Comme susmentionné, c'est aussi le nerf moteur de l'éminence thénar (muscle du pouce). Le SCC s'exprime au début par l'apparition de fourmillements dans les doigts la nuit (dysesthésies nocturnes) concernant les trois premiers doigts, ainsi que par une certaine maladresse dans l'accomplissement de certains gestes (lâchage d'objet). A un stade plus avancé, les fourmillements se manifestent dans la journée, la force tend à diminuer, et les personnes atteintes du SCC ont en général du mal à accomplir certaines actions telles que dévisser, serrer, etc. Puis une diminution de la sensibilité de la main et des doigts irrigués par le nerf médian va se produire.

 

On peut ainsi constater, en observant les atteintes du nerf médian sur une pathologie spécifique (en l'espèce, le SCC, qui n'est rien d'autre qu'une compression du nerf médian à la base du poignet, à l'instar d'une attaque de kyusho), que les symptômes seront similaires à une attaque du nerf par l'intermédiaire d'une technique de Kyusho.

 

Concluant, et pour les derniers sceptiques pensant encore qu'il n'est pas possible d'avoir une action sur ce nerf par une simple pression ou par une frappe, sachez qu'il existe une méthode employée par les médecins afin d'aider à diagnostiquer un SCC qui consiste à frapper légèrement le nerf médian au niveau du poignet afin d'observer si des picotements ou des fourmillements (paresthésies) se développent dans un ou plusieurs doigts (ceci pouvant ainsi évoquer une possible lésion, compression du nerf médian). Cette méthode est appelée signe de Tinel (neurologue français qui travaillait notamment sur les lésions nerveuses périphériques par blessures de guerre). Ce signe clinique peut être employé sur d'autres syndromes (syndrome du canal tarsien par exemple), et n'est pas forcément spécifique d'une réelle atteinte.

 

Toutefois, si une légère frappe peut stimuler un nerf, on comprends logiquement qu'une attaque de kyusho puisse faire bien pire. D'autre part, le signe de Tinel est en général aussi observable par simple pression sur le point "péricarde n ° 6" ....

 

Le Kyusho est une réalité pouvant s'expliquer par les sciences, et il ne faut pas douter de son effectivité. Quant aux effets plus importants pouvant être provoqués, de nombreux autres phénomènes sont en cause et il serait bien trop long de les expliquer ici (réflexe de retrait, réflexe d'extension croisée, fonctionnement du système nerveux autonome sympathique et parasympathique, etc.), mais ils sont également une réalité !

 

Notre méconnaissance d'une pratique ne doit pas nous amener à nier ladite pratique !

Les origines du Kyusho :

Un peu d'histoire...

 

D'où provient le Kyusho ? Qui en est à l'origine ? Vient-il de Chine ? Du japon ? etc.

 

Je vais donc tenter autant que faire se peut, d'apporter un peu de lumière sur la chose... Vous remarquerez avec ce qui va suivre, qu'étudier l'histoire des points vitaux, c'est étudier l'histoire des Arts martiaux...

 

L'inde ou le berceau des Arts martiaux

On entend souvent dire par les traditionnalistes des Arts martiaux que les premiers systèmes de combat complexes se sont développés en Chine puis au Japon. D'autres plus prudent, diront qu'ils proviennent d'Inde.

mais avant combat partout depuis que homme existe

Contrairement à de nombreux préjugés, les premiers Arts martiaux ne proviennent pas de Chine, ou de Shaolin. En effet, bien avant les premiers textes chinois narrant les pratiques martiales ancestrales, de plus anciens textes encore nous racontent l'histoire des guerriers indiens et les prémices de leur Art, le Kalaryppayatt (voir l'image ci-dessus). Outre certaines formes de combat primaires apparues dans la Mésopotamie ancienne, c'est en Inde il y a 3500 ans que les textes nous guident quant à l'apparition des premières techniques de combat. Certains textes citent ainsi la pratique de divers Arts martiaux comme le Varma kalai dans les jungles du Kerala (le sud de l'Inde), ou dans l'Etat voisin (le Tamil Nadu), le Kalaryppayatt, que certains auteurs considèrent comme l'ancêtre de tous les Arts martiaux. Le kalaryppayatt est en effet une des techniques de combat dont l'origine est parmi les plus anciennes et qui est encore pratiquée aujourd'hui.

 

Quoiqu'il en soit, d'après les artistes martiaux du Kerala, il existerait 108 points vitaux, que l'on retrouva sur un traité inscrit à l'origine sur des feuilles de palme il y a 2500 ans, le Marama Sutra. Il s'agissait d'une connaissance secrète que l'on n'enseignait qu'aux meilleurs, après une longue et difficile initiation. Certains y voient d'ailleurs l'Art précurseur de l'acupuncture, que l'on appelle le Marama Adi. Il est notable de remarquer que la plupart des techniques aujourd'hui reconnues comme chinoises (acupuncture, massage, techniques respiratoires, etc.) auraient pris naissance en Inde dans la Kalari. Quant au Kalaryppayatt, il signifierait en malayalam, "le lieu des exercices" ; Kalari signifiant littéralement "le lieu, l'arène" et Payatt, provenant de Payattuka, signifierait "combattre, s'entrainer intensément, s'exercer". Les Maitres de cet Art se faisaient appeler des "Gurû", ou plus rigoureusement, "Gurûkkal". Ils étaient à la fois des Maitres-guerriers et de puissants médecins, ayant à la fois connaissance des techniques qui tuent et des techniques qui soignent.

 

Le Kalaryppayatt serait ainsi une synthèse du Danhurveda, l'Art de la Guerre, et de l'Ayurveda, l'Art de soigner par les Marmas, les points vitaux. Un des premiers témoignages de l'utilisation de ces points remonte au Rig-Veda, quant Indra vaincu Vritra grâce à ces fameux points et vajra. Par la suite, ce fut le médecin et chirurgien Sushruta au Vème siècle avant Jésus Christ qui décrivit avec grande précision ces points.

 

Hormis le Kalaryppayatt, connu et reconnu, je souhaiterai revenir sur l'Art voisin du Kalaryppayyatt, que j'ai cité en début de partie : le Varma Kalai. Ce dernier signifie littéralement "l'Art des points vitaux". Le terme "Varma" proviendrait du vocable "Tamil Marmam", désignant les points sensibles et vulnérables du corps humain, quant au terme "Kalai", il signifierait "Art". Le Varma Kalai serait synonyme de "Verumkai", désignant la dernière partie de l'enseignement consistant à apprendre les points vitaux pour tuer et soigner, soit le plus haut niveau de l'Art.

 

Parmi ces 108 points appelés Marma, une classification en 6 catégories distinctes était réalisée en fonction de l'objet d'attaque des points :

 

  • Mamsa Marma (sur la peau/muscles)

  • Asthi Marma (sur les os)

  • Snayu Marma (sur les tendons)

  • Dhamani Marma (sur les nerfs)

  • Sandhi Marma (sur les articulations)

  • Sira Marma (sur les veines)

 

Grâce à ces points vitaux, il aurait été possible de neutraliser un individu, voire de le tuer, en exerçant une simple touche ou même une légère pression sur un seul d'entre eux. Par ailleurs, la médecine traditionnelle hindoue, plus spécifiquement l'Ayurveda, utilise toujours et encore ces mêmes points dans un but thérapeutique.

 

L'évolution des Arts martiaux dans l'Empire du Milieu

 

Par la suite et selon de nombreuses sources, l'Art de toucher les points vitaux se serait développé en Chine. La question qui vient alors se poser est la suivante : l'Art de toucher les points vitaux est-il apparu en Chine par transmission directe des Maitres hindous, ou a-t-il été créé par un Maitre chinois ? Aucune source authentique ne peut répondre à cette question, et toute tentative de réponse n'est qu'hypothèse. Deux hypothèses peuvent ainsi être dégagées quant à la naissance de l'Art de toucher les points vitaux dans l'Empire du Milieu : Ba Tuo et Chang SangFeng.

 

La première hypothèse se base sur l'histoire de Ba Tuo, plus connu sous l'appellation de Bodhidharma. Bodhidharma était le fils du roi de Kanchipuram en Inde. Ce dernier quitta son pays pour répandre la doctrine bouddhiste et se rendit en Chine, dans le royaume de Wei, jusqu'au temple de Shaolin, aux environs de 522 après Jésus Christ. Il enseigna aux moines sa doctrine bouddhiste, aujourd'hui mondialement reconnue sous le nom de bouddhisme Chan (le Zen au Japon) ainsi que quelques exercices qui devinrent les fondements du Kung-Fu Shaolin. Selon certains, ces derniers exercices proviendraient du Kalaryppayatt, mais de nouveau, nous n'avons aucune preuve fiable sur ce point. De même, toujours selon ces auteurs, Bodhidharma aurait enseigné au Peuple chinois l'Arts secret des points vitaux... Mais nous n'avons aucune preuve pour attester ces dires...

 

La seconde hypothèse, la plus récurrente, concerne Chang Sanfeng, le fondateur des Arts martiaux internes. De prime abord, il faut savoir que l'histoire de Chang Sangfeng est comme de nombreuses autres histoires chinoises, quelques fois plus proche de la légende que de la vérité, et il existe plusieurs histoires quant à la vie de Chang Sangfeng, que je ne citerai pas ici. Néanmoins, la plupart des auteurs s'accordent pour attribuer la paternité des Arts martiaux internes, notamment du Taïjiquan (Taïchichuan) à Chang Sangfeng. Chang Sangfeng aurait été un moine-guerrier du temple de Shaolin, qui, en voyant le combat entre une grue et d'autres animaux, se serait inspiré des mouvements de l'oiseau pour développer une technique de combat se fondant sur l'absorption de la force adverse. Par la suite, Chang Sangfeng aurait expérimenté certaines techniques secrètes de son Art sur des animaux et des condamnés à mort et aurait découvert l'Art des points vitaux. Il aurait ensuite été travailler ses techniques sur le célèbre Mont Wudang...

 

D'autres auteurs pensent cependant que l'Art des points vitaux serait directement né à Shaolin (grâce à Bodhidharma ?), mais nous n'en savons finalement rien...

L'Art de la Grue Blanche

 

La suite de l'histoire se déroule près du Fukkien, dans le sud de la Chine, il y a environ 500 ans. A cette époque, il existait deux styles principaux d'Arts martiaux dans l'Empire du Milieu, les styles du Sud et les styles du Nord. Les styles du Nord étaient marqués par des positions basses, de nombreux coups de pieds et des sauts. Quant aux styles du Sud, ils étaient marqués par des positions fortes et l'utilisation primordiale des techniques de poings. Il existe d'ailleurs un célèbre proverbe chinois qui dit " Nan quan, Bei Tui", signifiant littéralement, "au sud les poings, au nord les jambes". Ces différences de styles provenaient essentiellement de la physionomie des pratiquants, qui différaient en fonction de leur localisation géographique. Les pratiquants du Nord de la Chine étaient plus grands, plus souples, alors que ceux du Sud, qui étaient surtout des pêcheurs, étaient plus petits et robustes, devant posséder une bonne assise pour naviguer toute la journée. Ces derniers privilégiaient donc les techniques de poings, plus utiles sur les navires que les techniques de jambes.

 

Et ce fut dans les styles du Sud que l'on retrouva les principaux textes relatant l'enseignement des points vitaux, non pas qu'ils n'existaient pas dans le Nord de la Chine, mais nous n'avons quasiment aucune source valable. Le seul texte ayant circulé en Chine du Nord est le "Dian Xue Shu", ou "Livre des Points Vitaux" en mandarin. Quant à l'appellation "Dim Mak", elle provient directement de cette époque et signifie "Points Vitaux" en cantonais (à cette époque, le cantonais était essentiellement parlé dans le Sud de la Chine, alors que le Nord privilégiait le mandarin). Nous ne savons pas vraiment comment l'Art des points vitaux se retrouva dans le Sud de la Chine. Certains auteurs émettent l'hypothèse selon laquelle d'anciens moines Shaolin auraient transmis ce savoir dans ces provinces, mais nous n'avons aucune source pour appuyer ces propos.

 

Quoiqu'il en soit, les points vitaux se développèrent il y a 500 ans dans la Chine du Sud. Cette période, propice au commerce, fut également propice au développement de puissants Arts martiaux, notamment dans le Fukkien, où était pratiqué le style de la Grue Blanche. Notons aussi que la plupart des styles de combat du sud de la Chine ayant perdurés par la suite proviennent quasiment tous de l'école de la Grue Blanche (hormis certaines techniques comme le wingchun, n'employant pas, au regard des sources dont nous disposons actuellement, l'Art des points vitaux).

 

La Grue Blanche fut en effet l'origine de nombreux Arts martiaux ; ses pratiquants étant des pêcheurs, ils voyageaient beaucoup, et transmirent leur Art à d'autres pêcheurs, provenant de l'archipel des Ryukyu, un petit ensemble d'îles situé entre la Chine et le Japon. Une des îles principales de l'archipel était Okinawa, et la garde du roi d'Okinawa était connue pour son très haut niveau de maitrise des Arts martiaux et des points vitaux. Il est fort probable que les techniques de l'Art des points vitaux furent transmises au Maitres des îles Ryukyu par les Maitres de la Grue Blanche, style qui fut d'ailleurs transmis aux habitants des Ryukyu et qui existe aujourd'hui à travers certaines branches du karaté moderne.

 

Plus les siècles passèrent et plus les Maitres des Ryukyu devinrent des experts en Arts martiaux et dans l'Art de toucher les points vitaux. Il était en effet essentiel pour eux de savoir se défendre, la plupart étant pêcheurs, ils rencontraient couramment de nombreux bandits et devaient alors mettre à l'épreuve leur maitrise de l'Art de la Guerre... Par la suite, trois styles principaux de combat se sont développés dans les villes de Tomari, de Naha et de Shuri : le Tomari-Te, le Naha-Te et le  Shuri-Te ("Te" signifiant "main", soit, "boxe"). Ces styles étaient être regroupés sous l'appellation d'Okinawa-Te (la Boxe d'Okinawa), bien qu'il soit préférable de parler de Ryukyukempo Todejustu ("Kempo" signifiant "Kung-Fu", "Tode", "la Voie des Tang", faisant référence à la dynastie chinoise des Tang, et "justu" signifiant "martial").

 

Les Maitres travaillaient leur Art comme le faisaient les chinois, c'est à dire en répétant des enchainements de mouvements codifiés appeler "Kata" qui, à force de répétition, devenaient des mouvements réflexes. Bien sûr, sans compréhension de l'Art des points vitaux, ces mouvements n'avaient aucune utilité, et les anciens Maitres se gardaient bien de révéler les secret de l'Art mortel aux débutants. Ils n'enseignaient en fait l'Art des points vitaux appelé "Kyushojustu" qu'aux meilleurs élèves, aux plus persévérants, à ceux qui étaient capables de répéter inlassablement les enchainements codifiés de mouvements durant des heures, des jours, des années, etc. jusqu'au jour où le Maitre révélait enfin son secret... L'avantage que l'on retrouve dans cette forme de pratique, autre que la création de mouvements réflexes permettant de frapper les points vitaux sans avoir à réfléchir et selon le bon angle et la bonne direction, est le fait qu'à cette époque, où les écoles d'Arts martiaux s'affrontaient couramment afin de déterminer qui était le plus fort, personne ne pouvait comprendre les techniques pratiquées dans ces formes codifiées sans connaitre l'Art secret du Kyushojustu.

 

L'Art des Ryukyu prospéra, au point que l'enseignement de ce dernier se fit à l'école, en guise d'éducation physique. Bien évidemment, toutes les techniques meurtrières ainsi que l'Art des points vitaux furent retirés. On enseigna aux jeunes écoliers à fermer le poing d'une autre manière, afin de ne pas se blesser, etc. Puis, vinrent les premières invasions japonaises, et il est temps de rendre à César ce qui est à César...

 

Le Japon n'a jamais développé de système martial comme l'ont fait la Chine ou Okinawa. Le Japon développa les techniques de sabre (le Kenjustu) pratiqué par la noblesse japonaise (les samouraïs) avec pour support leur fameux code d'honneur (le bushido). Néanmoins, le karaté, l'aïkido, le jujitsu et plus tard le judo, ne naquirent qu'au XXème siècle. En outre, le Japon se sentait inférieur à la Chine du point de vue martial, et souhaitait détroner cette dernière. Il fit de même sur les îles Ryukyu. Quant les japonais envahirent Okinawa, ils demandèrent à connaitre leurs Arts martiaux. Malheureusement pour eux, les Maitres des Ryukyu enseignèrent aux japonais une parodie de leur Art... Ils leur enseignèrent ce qu'ils enseignaient aux enfant à l'écoles... Ainsi, l'Art secret des Ryukyu et du Kyushojustu put rester entre de bonnes mains, et finit par tomber dans le secret... Seuls quelques grands Maitres avaient connaissances de ces savoirs...

 

Pour transmettre leur savoir, ils usaient essentiellement de la transmission orale. Il se passaient toutefois aussi un livre secret appelé "Bubishi", soit "le Livre du Guerrier". Il s'agit d'un ouvrage vieux de près de 300 ans qui circula dans les mains de plusieurs Maitres d'Arts martiaux et contenant divers secrets avancés de l'Art. On y retrouve l'Art des points vitaux, les techniques de mains "Ji" permettant d'attaquer efficacement ces points, des applications martiales, des techniques provenant du style de la Grue Blanche, et des remèdes à base de plante.

 

Ci-dessous, illustrations du Bubishi

L'Art des points vitaux : Okinawa et le Japon

 

Les japonais n'étaient pas dupes et savaient que de véritables secrets existaient dans l'Archipel des Ryukyu, mais aucun Maitre ne souhaitait les divulguer. Ces derniers pratiquaient en secret leurs Katas et à travers cela, l'Art secret du Kyushojustu. Puis, le siècle dernier vers 1930, un habitant des Ryukyu, Gishin Funakoshi, décida de se rendre au Japon afin de révéler une autre technique des Ryukyu. Il en fit une démonstration en déclarant qu'il s'agissait du véritable Art des Ryukyu. Il modifia bien évidemment le nom pour ne pas froisser les japonais. Il enleva le préfixe Ryukyu ainsi que Kempo pour supprimer toute influence chinoise. Il enleva aussi le suffixe "justsu" signifiant "guerre", car il souhaitait mettre en place un système martial pacifique, n'enseignant pas le combat mais le savoir-vivre, la discipline et le respect, et in fine, la Voie. Il qualifia donc son Art de Kara-Te. Il garda le suffixe "Te" désignant la dynastie chinoise des Tang pour une simple raison : en japonais, le terme "Te" signifie également "main vide", ce qui vaut mieux que la signification chinoise originelle ... Le Kara-Te pouvait donc s'entendre comme l'Art de la main vide. A cela fut rajouté le suffixe "Do" ("Dao" en chinois) désignant la Voie et mettant en valeur la philosophie de l'Art martial plus que l'Art martial... L'Art de Funakoshi fut accepté au Japon, sous réserve que la paternité du KaraTe-Do soit japonaise...

 

Par la suite, de nombreux Maitres en provenance des Ryukyu développèrent ce style ou des dérivés, tout en ayant connaissance des points vitaux qu'ils pratiquaient secrètement à travers leur Kata... En effet, nous pouvons voir sur de nombreuses illustrations de l'époque une grande différence entre la façon dont ces Maitres pratiquaient leur Art, et la façon dont ils l'enseignaient (ils pratiquaient le véritable Art des Ryukyu mais enseignaient la parodie de mouvements que les japonais connaissaient...).

 

Ci-dessous, de gauche à droite, Choki Motobu, Taika Oyata, Choki Motobu et Gishin Funakoshi. Tous ces Maitres avaient connaissance de l'Art mortel des Ryukyu mais ne révèlaient qu'une parodie de cet Art à leurs élèves... Parodie qui est aujourd'hui pratiquée en occident... D'ailleurs, les occidentaux, en découvrant ces techniques de combat (les katas), ne comprirent pas en quoi cela pouvait être efficace. Il scindèrent donc leur pratique en deux : la technique dans laquelle ils répétaient les Katas sans trop comprendre pourquoi et en inventant des applications (Bunkaï) quelques fois étranges, et la partie combat, qu'ils créèrent, en développant des techniques de poings et de pieds. Ils modifièrent également les Katas, en rabaissant les positions, en y insérant des coups de pieds hauts, etc. afin de leur donner, à défaut de martialité, de l'esthétique.

Ci-dessous, le Maitre Hohan Soken, spécialiste du style de la Grue Blanche et de l'Art du Kyushojustu...

Certains Maitres, comme Soken ci-dessus, décidèrent de quitter les Ryukyu en conséquence de l'invasion japonaise. Soken se rendit en Argentine et y enseigna son Art. Lorsqu'il revint à Okinawa, il fut pris de stupeur par les Arts martiaux pratiqués, qui n'avaient plus rien à voir avec ce qu'il connaissait. Il ne s'agissait plus que d'une parodie du RyukyuKempo...

Quelques Maitres pratiquaient encore l'Art véritable, mais en secret, à travers leurs Katas, et l'Art du Kyushojustu fut presque perdu...

Ci-contre, le Maitre Hohan Soken à gauche pratiquant un Kata de la Grue Blanche, et à droite, le Maitre Choki Motobu, pratiquant le Kata Naihanchi plus connu de nos jours sous le nom de Tekki.

 

Il est vrai que, si l'on ne possède pas les clefs (le Kyushojustu) pour déchiffrer les Katas et les comprendre, comment peut-on savoir à quoi correspondent ces mouvements ?

Cette modification de la pratique martiale japonaise engendrée par Funakoshi et visant à mettre en avant la philosophie martiale plutôt que l'Art martial fut à l'origine de nombreuses histoires...

 

Ce fut le cas avec un des élèves de Funakoshi, Choi Yeoung-eui, qui ne comprenait pas pourquoi le Maitre enseignait l'Art martial mais interdisait le combat. Par ailleurs, cet élève n'ayant pas accès aux secrets du Kyushojustu, trouva l'Art du Maitre Funakoshi inefficace et sans utilité. Il décida donc de quitter son Maitre pour fonder son propre style basé sur l'affrontement réel, car il n'y a selon lui, que lors de l'affrontement que l'on peut savoir si son Art est efficace ou non... Pour ce jeune élève, il fallait se confronter à la réalité pour savoir... Il créa donc son Art, le KyukoshinKai, soit "l'école de la vérité ultime" dans laquelle l'objectif ultime est le combat... Ce Maitre est plus connu sous le nom de Masutatsu Oyama (voir l'image ci-dessous).

 

Par la suite, le Karate se développa essentiellement en sport de combat, afin d'enseigner diverses valeurs provenant en tout ou partie du bushido, parallèlement à d'autres jeunes Arts japonais prenant également cette voie, à l'instar du Maitre Jigoro Kano, fondateur du Jujitsu, et modifiant son style afin de le rendre moins dangereux, le Ju-Do.

 

Ceci fut une bonne chose pour le développement des mentalités durant le XXème siècle. Toutefois, l'Art du Kyusho sombra peu à peu dans l'oubli...

 

Puis, aux Etats-Unis, à la fin du siècle dernier, un jeune champion de Karaté, Georges Dillman, préparateur physique durant un temps de Mohamed Ali, et classé comme l'un des dix meilleurs combattants au monde par certains magazines d'Arts martiaux, découvrit à son insu l'Art du Kyusho. En effet, lors d'un séminaire, un vieux Maitre dont je tairais le nom ici, lui expliqua que ce qu'il faisait n'était pas le vrai Karaté, mais une parodie des vrais Arts martiaux. Le jeune Dillman demanda donc au Maitre de faire un échange de techniques. Le vieux Maitre accepta et mit K.O. le jeune champion d'une simple claque. Ce fut un déclic pour ce dernier qui demanda au Maitre son enseignement. Ce dernier refusa mais laissa à Dillman une charte des points vitaux que ce dernier ne comprit pas de suite. Quelques dizaines d'années plus tard, il finit par comprendre en rencontrant le Maitre Oyata. Dillman apprit la méthode d'Oyata et reprit le terme de RyukyuKempo qui fut alors abandonné par Oyata. Par la suite, l'Art du Kyusho fut découvert par d'autres passionnés et experts d'Arts martiaux comme le Maitre Evan Pantazi, Jim Corn, Mark Kline, Gary Rooks et d'autres. Militant pour la transmission de ce savoir, ces quatres experts précédemment cités décidèrent de créer une organisation permettant d'enseigner ce savoir sur la planète entière, l'organisation Kyusho International.

 

Aujourd'hui, nombreux sont les pratiquants qui ont suivi l'enseignement de Georges Dillman ou de l'organisation Kyusho International, nombreuses sont les écoles qui se sont créées, bonnes ou mauvaises...

 

 

 

Ci-dessous, démonstration de KaraTe par le Maitre Taika Oyata

Les différentes écoles

Il y a une dizaine d'années, il n'existait aucune école de Kyusho en France. Si l'on souhaitait apprendre cette discipline il fallait nécessairement se rendre dans d'autres pays, avec tout ce que cela implique (barrière de la langue, frais, etc. ). De nos jours, il existe des écoles de Kyusho un peu partout en France...

 

Cependant, la grande majorité de ces écoles ne sont reconnues que par elle-même. En outre, il arrive que certaines personnes se rendent à un ou deux stages de formation puis se mettent à enseigner le Kyusho, avec tous les dangers que cela peut présenter... Il convient donc de se méfier...

 

L'organisation la plus développée en France et dans le monde est l'organisation Kyusho International.

Kyusho International

Kyusho International est une organisation regroupant divers spécialistes des Arts martiaux également experts dans l'Art du Kyusho.

Cette organisation a été fondée en 1998 par Maitre Evan Pantazi, diplômé dans de nombreux Arts martiaux et spécialiste de renommée mondiale dans l'Art du Kyusho. Il est d'ailleurs peut être aujourd'hui le plus grand spécialiste de la discipline. A travers Kyusho International, le Maitre Evan Pantazi enseigne le Kyusho aux représentants des forces de l'ordre, aux artistes martiaux, mais aussi pour la thérapeutique, les relations intimes, etc.

L'organisation Kyusho International a également été la première organisation à faire de véritables recherches médiacles sur le Kyusho, mais aussi à organiser des Conventions Internationales de Kyusho (IKC) ; il s'agit de séminaires de formation auxquels participent les plus experts de Kyusho de toute la planète. Ces Conventions se déroulent une fois par an dans différents pays afin d'assurer la transmission du Kyusho.

L'Institut des Arts martiaux représente l'organisation Kyusho International depuis 2008 et milite pour faire redécouvrir le Kyusho au monde, tant au grand public qu'aux pratiquants d'Arts martiaux. Peter Pinard a d'ailleurs été le premier en France a exécuté des démonstrations de Kyusho lors d'évènements importants, comme la Nuit des Arts martiaux de Vienne ou le Festival des Arts martiaux d'Auvergne, seul Festival/démonstration d'Arts martiaux où il est possible de voir le Kyusho.

Peter Pinard continue aujourd'hui de transmettre l'enseignement qu'il reçut en Kyusho en enseignant le Kyusho sur plusieurs villes d'Auvergne, en France et également en Europe. Il enseigna aussi le Kyusho à des centres sportifs professionnels, ainsi qu'à divers sportifs de haut niveau dans le cadre de cours particulier. Peter Pinard continue de se déplacer pour permettre la transmission du savoir des points vitaux. Il fit venir en 2015 son Maitre Evan Pantazi à Clermont-Ferrand afin qu'il dirige un stage de formation ouvert à tout public, ce qui fut une réussite. Peter Pinard publiera en fin d'année 2015-début 2016 un livre sur le Kyusho et représentant l'ensemble de ses recherches, tant sur l'histoire que sur le fonctionnement du kyusho, ses applications basales et avancées... Peter Pinard publia par ailleurs en 2014 le premier magazine entièrement consacré au Kyusho et continue de faire connaitre cette discipline à travers divers reportage T.V., radios, etc. (voir la page "Médiathèque")

Ci-après, étude du Bubishi et du Kyusho par les Maitres de Kyusho International :

Ci-après, 2 vidéoclips de Maitre Gary Rooks :

Ci-après, démonstration de Maitre Evan Pantazi :

Ci-après, démonstration de Peter Pinard :

Espérant avoir répondu aux principales questions que vous pouvez vous poser sur le Kyusho, n'hésitez pas à laisser des commentaires ci-dessous, ou à nous contacter !

C'est avec plaisir que nous vous répondrons !

 

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Voici ci-après un petit videoclip de Kyusho réalisé il y a plus d'une dizaine d'années. Il s'agit d'un ensemble de film tournés lors de démonstrations et demandes de nouveaux élèves (souhaitant savoir si le Kyusho est réel) s'étalant sur plusieurs années. L'idée était à l'époque de partager ces vidéos avec les élèves présents sur ces vidéos, lorsque youtube n'était pas le mastodonte qu'il est de nos jours.

 

En terme de démonstrations, et pour démontrer l'effectivité du Kyusho, nous avons souvent recours à des techniques spectaculaires afin de neutraliser un individu, même si ces techniques ne représentent qu'une infime partie de ce qu'est le Kyusho... Vous trouverez de nombreuses vidéos similaires sur le web, cependant, celle ci-dessous a bien fait parler d'elle... Bien évidemment, il n'y a aucun acteur ou complice dans cette vidéo, et même si cela peut paraitre impressionant ou dangereux, qu'est-il plus dangereux, travailler une technique de Kyusho, ou aller à la salle de Boxe tous les soirs ?

Quant au respect des élèves, du fait qu'ils subissent une technique martiale, il faut savoir que toutes ces techniques ont été filmées sur plusieurs années et pas en deux jours. Ensuite, il convient de ne rien dire lorsque l'on ne sait pas ; qu'on ne connait pas le contexte. Pour beaucoup de ces démonstrations, ce sont de nouveaux élèves qui, doutant de l'efficacité du Kyusho, demandèrent à ce que l'on essaie une technique sur eux. Il y eut beaucoup de demandes en ce sens et, toutes furent filmées et matérialisent le contenu de cette vidéo. Enfin, oui, des élèves reçoivent de petites frappes sur le cou, la joue, etc. N'est-il pas alors choquant de subir une projection de judo lors d'une démonstration ? Non ? eh bien en vérité, cela s'avèrera plus dangereux que le Kyusho. Si vous trouvez cela choquant, ne pratiquez pas les arts martiaux, ni les sports de combat. Faites du football. Et encore, les "têtes" pourraient s'avérer dangereuses.

 

Cette vidéo commence par des techniques basiques pour aller vers des techniques plus avancées. Les premières techniques sont effectuées en position statique, puis en mouvement. De nouveau, s'agissant de démonstration, nous privilégions les techniques statiques afin que le public puisse voir ces dernières, ce qui ne serait pas le cas en mouvement (je vous laisse voir cela avec la précédente vidéo).

Les dernières techniques présentées reproduisent des techniques psychologiques visant étudiées il y a longtemps sous le terme de "To ate". Il ne s'agit bien évidemment pas de techniques reproductibles en situation réelle et ces dernières n'ont d'ailleurs pas vocation à être utilisées ainsi. Elles servent uniquement à tester à haut niveau des ascendances psychologiques qui peuvent ou ne peuvent pas fonctionner sur la personne adverse. Il ne s'agit pas d'hypnose ou de chose similaire. Quelques autres éléments seraient aussi à expliquer mais là n'est le sujet. L'idée étant d'exercer le corps comme l'esprit.

 

N'hésitez pas à commenter en bas de page cette vidéo, ou à poser des questions sur cette dernière si vous en avez. c'est avec plaisir que nous vous répondrons.

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